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voilà
c’est Paris sans toi
tristement sublime
tu as fui par les toits
j’avance sans complice
boulevard du Crime
le cortège roule
noir et chrome
de qui dans cette foule
suis-je le fantôme
blanc comme plâtre
j’avance verres teintés
le long des théâtres
rue de la Gaîté
et je traîne la patte
rue de la Santé
il me manque ta jambe
pour fendre la robe
de l’été
l’amour est là qui s’offre
sous mille et mille visages
et c’est mille morts
que je souffre
en ton hommage
tu manques mon amie
tu manques
à cette avenue
trop fréquentée
qui en a pourtant vu
de toute beauté
voilà
c’est Paris sans toi
tristement sublime
tous nos endroits
ont l'air de sortir d'un film
le soleil a rallumé
toutes les dorures
et moi je prends froid
dans les vitres fumées
des voitures
le long des théâtres
je rase les murs
blanc comme plâtre
je cogne aux portes de l'azur
blanc comme plâtre
j’avance verres teintés
le long des théâtres
rue de la Gaîté
on rentrera tard
par les rues endormies
après un grand détour
pour allonger la nuit
on rentrera tard
et même si c’est trop tard
moi je prierai pour
qu’ce soit jamais fini
on rentrera tard
à l’hôtel endormi
le souffle court
et les doigts au ralenti
on fera l’amour
et quand ce sera fini
moi je dirai alors...
mais toi tu m’diras...
chhh...
tais-toi
serre-moi fort
chhh...
ne dis rien de demain
aime-moi aime-moi bien
chhh...
tais-toi
aime-moi aime-moi encore
chhh...aime-moi
aime moi bien
reste dans mon corps
on rentrera tard
et même si c’est trop tard
j’arrêterai le sonneur
là-haut sur sa tour
j’irai repousser le jour
sur le vieux rempart
qu’est-ce que j’ferais pas pour
arrêter les heures
on rentrera tard
à l’hôtel endormi
le souffle court
et les doigts au ralenti
on fera l’amour
et quand ce sera fini
moi je dirai alors...
mais toi tu m’diras...
chhh...
de moi-même ombre
il faut que je libère
cette chambre
et sa prisonnière
car voici le jour
et sous sa lumière
crue
mon amour au noir
est exclu
même si ça n’vous dit rien
il avait l’chic Dominique
il avait du chien
il était électrique
electric guitar en main
branché sur le courant
il avait l’flair
et l’oreille dressée
au vent
qui cassait les briques
de l’Angleterre
élégant comme pas un
Dominique de Rouen
un rien vaurien
trop classe pour les voisins
trop différent
Dominique de Rouen
en 33 tours comme en 45
il avait l’chic Dominique
il jouait de l’électrique
et ça sonnait bien
oh! oui ça sonnait bien
rythmique ou solo
guitare sabre au clair
la gueule au couteau
pour mieux fendre l’air
... élégant plein de style
comme une ombre marchant
sur un fil... Dominique de Rouen
à tout seigneur tout honneur
c’est toujours les meilleurs
qui s’en vont les premiers
on n’a pas le cœur flower power
ne te fais pas prier
joue-nous encore
de ta Rickenbacker
il est minuit passé
tout est noir autour de moi
minuit passé il n’y a
plus que ta voix
grise dans l’obscurité
à mes doigts des anneaux
de fumée
tu souffles le chaud
et le froid
dans la nuit consumée
tout est noir mais en moi
quelque chose est allumé
quelque chose me dit
que c’est sûrement
la dernière fois
que j’ai ta voix
pour moi seulement
passé minuit
tu es à deux doigts
de me dire ton secret
et puis plus rien
va savoir pourquoi
soudain tu es
à mille nuits de moi
un chat chagrin
dans ta voix voilée
se moque de moi
il y a de l’ironie
dans le noir étoilé
quelque chose me dit ...
allongé dans mon lit
sur ta douce folie
allongé je repose
le combiné
à jamais
si j’ai bien deviné
je voyageais léger
j’étais sur mon nuage
rien que toi bébé
sur mon porte-bagage
je voyageais sans peur
j’avais alors de l’allure
les oiseaux de malheur
j’les semais dans l’azur
car le
bleu
était ma couleur
était le bleu
était ma couleur
étais-je heureux
j’en avais tout l’air
car tes yeux
étaient mon salaire
bleu
était ma couleur
était le bleu...
je voyageais léger
avec toi sans gravité
hors la loi de la pesanteur
je voyageais sans peur
j’me moquais des présages
et tant pis si les oiseaux de malheur
planquaient dans les nuages
car le
bleu (...) j'en avais tout l'air
car je jouais avec le feu
entre les éclairs ...
mais tandis que je planais
j’n’ai pas senti que tu m’lâchais
vois comme l’attraction m’oblige
que suis-je / sans toi
reine de mes voltiges
ma belle acrobate
rien qu’un vieux coucou
qui rouille sur pattes
bleu ...
cette histoire-là
je l’ai déjà vécue
plus d’une fois
j’ai fait une croix dessus
cette fille-là
je l’ai déjà aimée
autrefois
à moins qu’je n’l’ai rêvé
hier
comme aujourd’hui
quelque chose de dur
quand elle sourit
un goût amer
au bord du lit
quelque chose de pur
et d’interdit
cette chanson-là
longtemps qu’elle court les rues
tant de gars comme moi
s’y sont déjà perdus
cette fille-là
elle m’a déjà tué
non ce n’est plus
vraiment moi
depuis bien des années
je sers
dans un bar de nuit
j'ai le cœur dur
mais je souris
dans tous ces verres
à la mesure
de mon ennui
quelque chose de pur
et d’interdit
tout ce foutu temps
vraiment si j’avais su
et je savais pourtant
combien je serais déçu
dans mes bras
j’ai vraiment cru
la tenir une fois
peine perdue
cette fille n’existe pas
...
j’ai étrenné mon rasoir
j’ai chanté sous la douche
j’ai demandé au miroir
d’avoir l’air un peu moins louche
j’ai marché sans y penser
ma chemise prenait le vent
c’était le soir rêvé
et j’avançais en rêvant
dehors l’air était doux
dou - dou - doux
les filles couraient
à leur rendez-vous
dehors l’air était doux
dou - dou - doux
les filles dansaient
me rendaient fou
un peu d’orage dans l’air
une goutte de temps en temps
se charge de poussière
et le pavé devient glissant -
une rengaine dans l’air
que je chantais dans l’temps
a effleuré mes nerfs
et fait tourner mon sang
dehors l’air était doux
dou - dou - doux
les filles couraient
me rendaient fou
dehors l’air était doux
si doux trop doux
j’marchais plus dans les clous (bis)
j’ai étrenné mon rasoir
j’ai chanté sous la pluie
j’ai demandé au trottoir
de balayer l’ennui
un peu beaucoup à la folie
j’ai chanté sous l’averse
et toutes les belles de nuit
tombaient à la renverse
dehors l’air était doux
dou - dou - doux
les filles couraient
me rendaient fou
dehors l’air était doux
si doux trop doux
j’marchais plus dans les clous (bis)
dehors l’air était doux
dou - dou - doux
les filles tombaient
écorchaient leurs genoux
dehors l’air était doux
si doux trop doux
et je plantais
tous les rendez-vous
(ad lib)
enregistré en 2006 au studio du moulin span>
françois dreyfus - guitare, chant
sybille chevreuse - chant
xavier delrieu - basse
laurent gagliardini - guitare
damien gelée - batterie