papa me tient la main
il m’emmène au ciné
et il pleut sur mon ciré
il ne dit rien
il fait semblant
que tout va bien
mais je sais bien qu’il ment
il fait un temps de chien
il pleut jusque sur l’écran
il pleut des sauterelles
il pleut des brigands
tout l’or des rebelles
des larmes et du sang
maman va et vient
en robe du soir
ses gants de satin
fouillent dans le tiroir
et dans son sac à main
le petit serpent noir
garde son venin
pour plus tard
il fait un temps de chien
les coups vont pleuvoir
il pleut et ça tourne mal
entre la belle et son amant
ça finit par un duel
ils mettent longtemps
avant de monter au ciel
il pleut des sauterelles
il pleut des brigands
tout l’or des rebelles
des larmes et du sang
il pleut et ça tourne mal
entre la belle et le méchant
ça finit par un duel
ils mettent longtemps
avant de monter au ciel
il pleut des sauterelles
il pleut des rafales
il en tombe de belles
et moi je tourne mal
je tourne mal
je tourne mal
on m’a jeté un sort
un mot dur comme une pierre
logé dans mon corps
pour n’en plus ressortir
on m’a jeté un sort
une parole à pâlir
une pointe à polir
du sel dont je fais de l’or
et ce caillou cette injure
entretient le souvenir
des vieilles blessures
alors moi je fais quoi
je mets tout autour
une pelure de nacre
la plus rare la plus pure
la plus noire
mon cœur est une huître
une huître perlière
mais pour voir ce mystère
il faudra m’ouvrir
au couteau de plongeur
j’attends la téméraire
qui viendra dans les profondeurs
me voler ce trésor...
une huître perlière...
il faudra m'ouvrir
au couteau de plongeur...
mais...
qui viendra dans les profondeurs
me voler ce trésor ?
j'ai mordu la poussière
des anciens grimoires
dévoré les vers
des poètes morts sans gloire
de quelle magie noire
vais-je encore me servir
je suis dans le pouvoir
d'une femme
et de son rire
et cet éclat
sous ma paupière
ravive la mémoire
des vieilles misères
alors moi je fais quoi
je mets tout autour
une pelure de nacre
la plus rare la plus pure
la plus noire
mon cœur est une huître
une huître perlière
mais pour voir ce mystère
il faudra m’ouvrir
au couteau de plongeur
j’attends la téméraire
qui viendra dans les profondeurs
me voler ce trésor...
une huître perlière...
il faudra m'ouvrir
au couteau de plongeur...
mais...
qui viendra dans les profondeurs ?
et mes frères et mes sœurs
à des milles nautiques
recyclent le corail mort
et les galères antiques
à l'épreuve des chocs
et du bec des mouettes
il veille sur le stock
de mes douleurs muettes
mon cœur est une huître
une huître perlière
mais pour voir ce mystère
il faudra m’ouvrir
au couteau de plongeur
j’attends la téméraire
qui viendra dans les profondeurs
me voler ce trésor
quand la chatte fait miaou
sur les toits où la tôle ondule
les pigeons roucoulent
quand la chatte fait miaou
sur les toits où la tôle ondule
les tourtereaux
et les tourterelles
filent l'amour parfait
ça fait...
ou-ou-ou-ou
ou-ou-ou-ou ...
à cette musique
je tombe raide
je coule à pic
je coule...
à cette musique
je tombe raide
je coule à pic
dans le waterbed
dans la poële j'ai mis
à frire
des chants d'oiseau
avec leurs œufs
et dans son nid douillet
une caille gémit
dans les poils du duvet
oh! oui elle fait...
ou-ou-ou-ou
ou-ou-ou-ou...
à cette musique
je tombe raide
je coule à pic
je coule...
à cette musique
je tombe raide
je coule à pic
dans le waterbed
pour mon seul plaisir
je fais rougir le saphir
et le vinyle ondule
un rayon de miel
coule
dans mon oreille
dans le sillon
que l'aiguille laboure
bientôt je serai sourd
mais j'ai encore
de la feuille
aux nues du plafond
je dessine
un nuage de lait
oh! oui je fais...
ou-ou-ou-ou
ou-ou-ou-ou...
et dans ce cri
je m'attarde
je m'évanouis
je m'évanouis
je m'évanouis
dans la lézarde
ce que vaut ma vie
peut-être pas un clou
mais au plus noir de la nuit
je verrai encore
briller l'or à ton cou
tes babioles mes bricoles
mes cruelles idoles
ce que vaut ma vie
peut-être pas un clou...
mais au plus noir de la nuit
je verrai encore
briller l'or à ton cou
dans le silence de mort
j'entendrai toujours
tinter l'or tinter l'or
tinter l'or
dans le silence de mort
tinter tes bijoux
et mon âme damnée
j'en ai fait le troc
contre des camées
certifiés d'époque
malgré les années
je les entends sonner
tes babioles tes créoles
je les entends qui rigolent
oh mon âme damnée
j'en ai fait le troc...
le visage aimé
je le porte en breloque
je le monte en épingle
je le dédie aux revers des vestes
aux échecs qui cinglent
le visage aimé je le porte en breloque
je le monte en épingle
ce que vaut ma vie
peut-être pas un clou...
allez et venez
par milliers
tant que vous voulez
prenez vos clichés
mais ne foulez pas
le sultan aux pieds
autrefois moi
j'ai porté ce turban
sous la lune en croissant
autrefois crois-moi
j'ai écouté ta voix
dans le moucharabieh
tant pis pour moi
j'ai écouté ta voix
et je l'ai payé
de mon sang
allez et venez
par milliers
tant que vous voulez
prenez vos clichés
mais laissez chanter
les sœurs dans leur couvent
souvent je crois
que c'est pour moi
qu'elles pleurent
et c'est pourquoi
je viens ici songer
en écoutant leurs voix
sous les orangers
tant pis pour moi
ce monument à la douleur
monte toujours plus haut
dans la chaleur
allez et venez
par milliers
tant que vous voulez
prenez vos clichés
mais ne foulez pas
le sultan aux pieds
autrefois
j'ai écouté ta voix
j'en ai perdu la tête
tant pis pour moi
jetée aux oubliettes
sur ordre du vizir
mon sang se noie
dans le Guadalquivir
allez et venez
prenez vos clichés
par milliers
longez les volets (bis)
laissez les scellés (bis)
mais si vous voulez vraiment
entrer dans la nuit
comme moi
brûlez-vous la prunelle
brûlez-vous à la chaux
des ruelles
hantez le patio
écoutez le lamento
la voix de l'Andalouse
dans la jalousie
tant pis pour vous
vous la paierez
de votre vie
enregistré en 2008 au Studio Plus 9
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françois dreyfus - guitare, chant
hélène germain - violoncelle
xavier delrieu - basse
alexis scotto d'apollonia - guitare
françois gras - batterie, percussions
stéphane villard - guitare (al andalus)
mix : laurent gagliardini et xavier delrieu